Je vous avais fait part, dans une précédente chronique, de la volonté affichée par un certain nombre de sociétés cotées de mettre en place des “pilule empoisonnée” dites “les bons d’offre” mesure issue de la loi BRETON de 2006.
Mesure inspirée du droit américain, elle consiste en la faculté, pour la société cible, de décider l’émission de bons attribués gratuitement à tous les actionnaires et permettant la souscription d’actions à des conditions préférentielles.
Cette mesure est de nature à avoir un effet dilutif pour l’initiateur de l’offre et de renchérir le coût de l’opération.
Certaines sociétés dont VALLOUREC et CAP GEMINI ont renoncé au dernier moment à soumettre un dispositif anti-OPA hostile au vote de leurs actionnaires.
Ainsi, la neuvième résolution qui devait être présentée aux actionnaires de VALLOUREC, et qui prévoyait de procéder « à l’émission de bons permettant de souscrire des actions (…) à des conditions préférentielles » a été retirée au dernier moment. En effet, la direction craignait un vote négatif sur le sujet.
Cet résolution prévoyait de déclencher, en cas d’OPA, une augmentation de capital représentant jusqu’à 100% du capital social existant, enchérissant d’autant la valeur boursière de l’entreprise. Cela représente, pour les actionnaires déjà en place, une dilution de 50% de leur participation au capital de VALLOUREC!
Dès lors, il ne faut pas chercher plus loin les raisons de la volte-face de la direction de VALLOUREC. En effet, si les pilules « anti-OPA »ont pour but d’empêcher les raids hostiles, leur utilisation ne doit pas se retourner contre les actionnaires déjà en place, en diluant leur participation de manière démesurée.
Cet exemple montre que, si l’utilisation des « pilules anti-OPA » est partinente, elle doit néanmoins être justement dosée.