Quand s’introduire en bourse?

septembre 13th, 2007 Posted by Uncategorized 6 thoughts on “Quand s’introduire en bourse?”

Les fluctuations des marchés boursiers laissent souvent perplexes les chefs d’entreprise et, pour ceux qui auraient décidé d’introduire leur société en bourse, ces fluctuations les amènent à se demander si certaines périodes sont meilleures que d’autres.

La réponse à cette question dépend de l’objectif de l’opération.

– l’entreprise souhaite maximiser son prix d’introduction: il faut pour cela que l’entreprise sache repérer le moment où le marché la surévalue. Cependant, quelque soit son niveau d’excellence, une entreprise a peu de chance de battre les « traders » dont le propre jeu est justement de dénicher des titres sous-évalués et d’éviter d’acheter des titres surévalués.

Pourtant certaines études récentes suggèrent que certaines périodes dites « fenêtres d’opportunité » permettent à l’entreprise d’obtenir de meilleurs prix. C’est notamment le cas où le PER et le volume d’introduction est élevé.

L’autre manière de maximiser le prix d’introduction en bourse consiste à optimiser la date d’introduction par rapport à la performance économique. Si l’entreprise vient de connaître une période faste, c’est le moment pour vendre: les performances exceptionnelles ne se renouvellent pas éternellement.

Effectivement, on observe souvent que l’introduction en bourse correspond à un sommet: elle est précédée par une forte progression des performances économiques et suivie par des résultats lesquels, s’ils restent supérieurs à la moyenne du secteur, se situent en deçà de ce que pourait laisser espérer une extrapolation de la performance pré-introduction.

– l’entreprise s’introduisant en bourse n’a pas forçement intérêt à maximiser son prix d’introduction.

Le plus souvent, les entreprises n’ouvrent qu’une portion limitée de leur capital lors de leur première cotation et projettent de faire à nouveau appel au marché, quelques années plus tard, à l’occasion d’une nouvelle augmentation de capital. La performance passée de l’action sera, pour les futures investisseurs, l’un des déterminants de son attractivité. Il peut donc être sage de ne pas viser, au moment de l’introduction, le prix le plus haut possible.

Pour l’entrepreneur envisageant une introduction en bourse, l’évaluation de son entreprise est souvent une pierre d’achoppement dans ses négociations avec les intermédiaires.

Il existe deux grandes approches de l’évaluation d’entreprises.

L’approche intrinsèque: elle identifie la valeur de l’entreprise avec la valeur actualisée de ses flux de trésorerie futurs. Elle requiert l’estimation des flux futurs fondée sur l’appréciation de la défendabilité de l’avantage concurrentiel qui sous-tend cette stratégie.

L’approche comparative: elle s’efforçe d’identifier des sociétés cotées comparables à l’entreprise qu’on cherche à évaluer. On calcule, pour ces sociétés, des ratios comme le PER et des mesures de performances. On applique ensuite ces multiples à la performance de la société à évaluer.

En dépit de sa simplicité apparente, l’approche comparative présente, cependant, de nombreuses difficultés, qu’il s’agisse de l’échantillon de comparaison ou du choix des exercices pertinents pour le calcul des multiples.

De surcroît, les sociétés, qui cherchent à maximiser leur prix de vente, vont choisir des périodes d’introduction où leur performance a été faste.

L’approche intrinsèque, utilisée à bon escient, permet d’éviter le piège de l’extrapolation. Elle n’est pas la panacée mais oblige à se poser les questions centrales: la rentabilité et la croissance dégagées jusqu’ici par l’entreprise sont-elles pérennes?

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